La recherche
Longtemps en travail social comme dans d’autres domaines, une distinction clivante a été faite entre théorie et pratique, concept et action, chercheurs et acteurs de terrain. Cependant, ce modus operandi de production de connaissances scientifiques avec chercheurs d’un côté et enquêtés de l’autre est beaucoup remis en question.
À l’EFPP, nous défendons la collaboration des chercheurs avec les acteurs de terrain, nous en faisons une condition sine qua none pour permettre la production de connaissances scientifiques qui soient utiles et mobilisables par les acteurs de terrain.
Nous avons à cœur en accompagnant par la recherche (formateurs, travailleurs sociaux, concernés) de permettre une mise en mot, une scientifisation des savoirs en travail social.
Notre approche est celle d’une recherche appliquée, c’est-à-dire qui adopte la rigueur méthodologique de la recherche scientifique mais avec une intention de production de savoirs pour l’action. Une recherche qui est au service de la cité avec une intention de transformation à partir des savoirs et connaissances produites.
Notre posture est opérationnelle (Bernadeau Moreau, 2014) : les recherches dans lesquelles nous nous engageons répondent à des demandes et commandes sociales avec des perspectives pragmatiques et une volonté d’effets tangibles.
- UNE RECHERCHE QUI RÉPOND À DES DEMANDES SOCIALES
Que nous fassions référence à la recherche-action, la recherche collaborative ou encore la recherche-intervention, une caractéristique dans ces modèles est commune : l’aspect relationnel entre les acteurs (Fablet, 2004). Équipe de recherche et acteurs de terrain s’associent dans une relation de sujet à sujet. Aussi, à l’EFPP, nous distinguons trois dynamiques relationnelles (Turlais, 2017) pour permettre cette rencontre et répondre aussi bien à des objectifs de production de connaissances et d’action : négociation, reconnaissance et réflexivité.
- LA DYNAMIQUE DE NÉGOCIATION
Acteurs de terrain et équipe de recherche se rencontrent à plusieurs reprises pour établir ensemble les intérêts commun qu’ils ont à s’engager dans un processus de recherche. De leurs échanges est alors défini des objectifs de connaissances et des objectifs d’action.
- LA DYNAMIQUE DE RECONNAISSANCE
Acteurs de terrain et équipe de recherche dans leur relation de sujet à sujet doivent reconnaître la spécificité et la richesse des uns et des autres. Ces deux entités ont chacune des savoirs et des connaissances distincts mais complémentaires. Pour permettre de rencontrer l’Autre dans sa subjectivité, notre méthodologie de collecte de données est co-construite avec les acteurs de terrain qui sont, autant que faire se peut, impliqués dans cette dernière.
- LA DYNAMIQUE DE RÉFLEXIVITÉ
Lors d’une recherche, les actions devenues automatisme ou routine sont ré-interrogées. Ce qui n’est pas apparent est questionné aussi par le processus de recherche. Les acteurs impliqués s’inscrivent dans un processus réflexif favorable à la production de connaissances et à la mise en œuvre d’objectifs d’action et de transformation.